Vous le savez sans doute, renouer le contact avec la nature est bénéfique pour le corps et l’esprit. Mais certains prennent cette expression au pied de la lettre ! “Bains de forêts” et câlins aux arbres sont ainsi utilisés comme une thérapie pour guérir des maux de ville. Ce que l’on appelle désormais sylvothérapie (thérapie par la forêt) fait fureur au Japon et séduit de plus en plus d’adeptes en France. Aujourd’hui nous vous parlons de ses bienfaits de sa pratique mais aussi des précautions à prendre.
La sylvothérapie, médecine japonaise
La pratique des bains de forêt dans un but médical est née au Japon dans les années 1980, lorsque le gouvernement a commencé à remarquer les effets néfastes du boom des technologies sur les citadins japonais.
En effet, avec une surcharge sensorielle causée par un trafic intense, une population de plus en plus dense et de longues heures passées au bureau, la vie citadine est le terreau idéal du stress chronique. Dépression, irritabilité, troubles de la concentration sont ainsi autant d’effets indésirables qui découlent du mode de vie urbain.
Mais le stress urbain peut également induire des problèmes physiologiques plus graves tels que l’hypertension artérielle et un affaiblissement du système immunitaire.
C’est alors que des chercheurs japonais se sont penché sur les étonnants bienfaits du shinrin-yoku, ou littéralement “bain de forêt”.
Les résultats d’études ont montré que l’immersion en forêt améliore la qualité du sommeil, l’humeur, et les capacités de concentration et permet de canaliser le niveau de stress. Il permettrait même, selon certaines études, de sensiblement améliorer le taux de sucre sanguin et de baisser le niveau de cortisol, l’hormone responsable du stress !
Se ressourcer avec la sylvothérapie
La baignade en forêt présente des avantages similaires à d’autres pratiques japonaises comme la méditation zen et la pleine conscience. Mais elle est beaucoup plus accessible aux néophytes.
En effet, la méditation vous oblige à rester immobile avec vos pensées et à leur permettre de traverser votre esprit sans résistance, tandis que la pleine conscience est une prise de conscience active de votre environnement ainsi que la reconnaissance de ce que vous ressentez à l’instant. Dans une forêt, cependant, la méditation et la pleine conscience viennent naturellement lorsque vous permettez à vos sens de se concentrer sur les petits changements simples qui vous entourent.
La force de la sylvothérapie, c’est sa simplicité déconcertante !
Ainsi, aucune randonnée, course ou escalade en montagne n’est nécessaire. Vous pouvez même simplement vous asseoir si vous le souhaitez. Prenez un moment pour apprécier votre environnement et écouter les sons qui vous entourent : gazouillis des oiseaux, bruissement des broussailles, clapotis des ruisseaux…
Respirez un air pur et parfumé de terpènes, huiles essentielles naturellement libérées par les arbres. Touchez la mousse verte qui tapisse les pierres ombragées ou l’écorce rugueuse des arbres. Laissez le calme emplir votre esprit et vous faire oublier le mouvement constant de la ville.
La sylvothérapie est avant tout une expérience sensorielle, voire sensuelle. Ainsi, certains adeptes de la sylvothérapie n’hésitent pas à entrer directement en contact avec les arbres en leur faisant des “câlins“. Cette pratique consistant à enlacer le tronc d’un arbre (appelée aussi “tree hugging“) permettrait de bénéficier directement de l’énergie bienfaisante libérée par les arbres.
Bains de forêt : les précautions à prendre
Si la sylvothérapie présente d’innombrables bienfaits, sa pratique nécessite néanmoins quelques précautions.
Attention aux insectes qui vivent dans les arbres
La forêt est en effet peuplée de petits habitants pas toujours inoffensifs ! Lorsque vous enlacez un arbre, faites ainsi attention à la présence de chenilles processionnaires. Leurs poils, qu’elles laissent sur l’écorce des arbres sont extrêmement urticants et peuvent causer de sérieuses lésions aux yeux.
De même, il faut être attentif à la présence de frelons, guêpes et abeilles. Leur piqûre, toujours douloureuse, peut s’avérer extrêmement dangereuse si vous souffrez d’allergies. Enfin, faites également attention aux tiques, responsables de la maladie de Lyme.
Afin de limiter les risques liés aux morsures d’insectes, assurez-vous de porter des vêtements suffisamment couvrants (pantalon et manches longues).
N’enlacez pas n’importe quel arbre !
Certains arbres ne sont pas recommandés ! Ainsi, évitez d’embrasser les pins ou les cèdres. En effet, leur tronc est l’habitat privilégié des chenilles processionnaires qui se nourrissent des aiguilles de ces conifères.
Certaines essences d’arbres sont également allergènes et peuvent provoquer des urticaires et des dermatites. C’est par exemple le cas des acacias, sapins, cèdres, chênes et peupliers. Les lichens et mousses présents sur leurs troncs peuvent en outre aggraver les réactions épidermiques.
Évitez également de câliner des figuiers ! Leur sève blanche est phototoxique : au contact du soleil, la peau peut subir des brûlures importantes.
Avant votre balade en forêt, nous vous conseillons de consulter cet article de la revue médicale suisse listant les principales espèces responsables de réactions cutanées. Et pour reconnaître les arbres sur place, vous pouvez utiliser une application très utile, Plantnet. Il suffit de prendre en photo une feuille de l’arbre pour que l’application l’identifie !